Une histoire de pommes

Fils d’agriculteurs produisant aussi du cidre et du calvados, Christian Barbé est né aux confins de la Mayenne, de la Normandie et de la Bretagne. Après études et travail à Rennes, Paris et Londres, il revient en Normandie travailler dans le développement économique. Durant son temps libre, il commence en 1999 une petite production de cidre du Pays d’Auge. Recruté par une grande entreprise qui l’envoie en Suisse, il doit abandonner cette activité. En 2016, devenu Suisse et constatant que beaucoup de propriétaires de pommiers n’utilisent pas leurs pommes, il lance une activité associative de collecte de pommes et de bouteilles vides sur les hauts de Lausanne, sur une base de troc : les personnes qui contribuent reçoivent en retour… des bouteilles pleines ! Il expérimente ainsi des cidres locaux, "pour voir ce que ça donne avec les variétés suisses"…  

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Du temps, du savoir-faire…

En 2020 il commence à faire goûter certaines cuvées à des professionnels et  consommateurs, pour avoir un retour plus large. La gamme s’étend peu à peu. Il dépose la marque "Les Cidres du Léman". Le réseau de récupérateurs de bouteilles grandit également. En parallèle, pour compléter les caractéristiques gustatives des pommes locales, il plante et greffe des pommiers de variétés typiques "à cidre" qu’il ramène de Normandie et de Bretagne, et crée des vergers cidricoles à Lausanne, Mézières, Le-Mont-sur-Lausanne et Belmont-sur-Lausanne.

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Notre philosophie : authenticité et économie circulaire

Dans un monde idéal, on consommerait des produits locaux et naturels, sans déchets…
Appliqué au cidre, cela signifie des pommes locales, pressées, fermentées et conservées de manière simple. C’est ce que faisaient nos ancêtres jusqu’au milieu du 20e siècle. Puis, comme dans le monde du vin, la distribution a poussé les producteurs à standardiser, stabiliser et "protéger" leurs produits, avec levures sélectionnées, sulfites et autres intrants, puis filtration, pasteurisation, gazéification, etc. A l’arrivée les produits se ressemblent de plus en plus.
Notre philosophie est au contraire de rester au plus près possible du produit naturel. Non pas en refusant la science et la technologie, mais en les utilisant pour mieux comprendre ce qui se passe dans la fermentation et renforcer les originalités de chaque variété et des assemblages.

De même, pour les contenants, autrefois on consommait le cidre en fût, puis en bouteilles réutilisées ou consignées, et jamais jetées. 
Nous voulons donc utiliser uniquement des bouteilles en "économie circulaire". C’est pourquoi nous collectons les bouteilles champenoises (en verre épais, résistant à la pression), que nous trions, lavons et réutilisons. En effet même le recyclage du verre est très énergivore (fusion à 1500 °C pour créer une nouvelle bouteille), alors que la réutilisation ne nécessite que lavage et séchage.